Histoire de la ville

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Repas de paysans par Louis Le Nain

Lors de sa création, notre ville s'appelait Amboile. En ce qui concerne le nom, on hésite entre une influence gauloise ou germanique : il pourrait s'agir des membres ayant pour ancêtre commun une femme d'origine germanique qui se serait appelée Embila ou Ambaele, et qui auraient fondé le village.

On trouve la première mention du village dans un acte de 1140 qui fait mention de Johannes de Ambaella (Jean d'Amboile).

C'est grâce à la description de ses terres et fiefs que Loÿs Blanchet présente le 8 mars 1394 au roi Charles VI dont il est le premier secrétaire, que nous avons les premiers éléments précis sur Amboile. Le village compte alors 80 paysans qui paient une redevance foncière au seigneur et qui se répartissent dans 35 maisons ou masures ; ce qui signifie que la plupart des maisons abritent plus d'un foyer.

La principale source de revenus du village pendant tout le Moyen-Âge et jusqu’au XIXème siècle, comme pour la quasi-totalité des villages aux alentours, vient de la culture de la vigne.

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Olivier III Le Fèvre d'Ormesson

A part pendant vingt ans, les membres de la famille Picot de Santeny sont seigneurs d'Amboile tout au long du XVIe siècle. C'est Louis II Picot qui fait édifier le château en 1598. Le domaine passe par succession à André Le Fèvre d'Ormesson, issu d'une famille de grands commis de l'État. L'homme le plus célèbre de la famille est Olivier III Le Fèvre d'Ormesson (1616 – 1686) qui en tant que membre de la chambre de justice est amené à traiter du procès Fouquet. Résistant aux pressions – « la cour rend des arrêts non des services » répond-il aux émissaires de Louis XIV, il parvient à sauver la tête du surintendant des finances mais son intégrité entraîne sa disgrâce. Retiré à Ormesson, il reçoit de nombreux amis comme madame de Sévigné, Turenne, Bossuet, La Fontaine, Racine et Boileau.

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En 1758, Louis XV érige Amboile en marquisat d'Ormesson entraînant ainsi le changement du nom du village. À la fin de l'Ancien Régime, une cinquantaine de familles habite le village d'Ormesson ; parmi les professions des hommes on en trouve 10 travaillant au château pour le marquis Henri d'Ormesson (1 régisseur, 1 concierge, 1 fermier, 1 meunier, 1 charretier, 2 jardiniers, 2 gardes-chasses et 1 piqueur), 17 vignerons, 2 laboureurs, 4 manouvriers (ouvriers agricoles), 1 charron (en charge de la fabrication ou de la réparation des voitures de transport ou les engins agricoles), 1 terrassier, 2 maçons, 1 couvreur en ardoises, 1 couvreur en paille, 1 cordonnier, 1 blanchisseur, 1 aubergiste, 1 voiturier et le maître d'école. La profession de 7 chefs de famille n'est pas connue.

Sous la Révolution, tandis que l'Assemblée Constituante conseille aux villes et villages de ne pas conserver un nom rattaché à leur seigneur, le conseil municipal refuse de reprendre son ancien nom en 1790 « voulant donner à Monsieur d'Ormesson et à toute sa famille un témoignage public de reconnaissance pour tous les bienfaits dont ses ancêtres et lui (les) ont comblés ».

LaGrandeRue

Le village d'Ormesson, n'échappant pas aux vicissitudes de la grande Histoire, est plusieurs fois occupé par les troupes ennemies : russes en 1815, prussiennes et wurtembergeoises en 1870 puis allemandes en 1940.

Alors que la population du village comptait 276 habitants en 1726, elle ne cesse de diminuer constamment jusqu'à atteindre seulement 96 habitants en 1872. Elle ne franchit le seuil de 200 habitants qu'en 1901 et il faut attendre encore vingt ans pour revenir au même niveau qu’au XVIIIe siècle.

Le village devient une ville sous l'impulsion du comte Wladimir d'Ormesson, diplomate, académicien et maire de 1919 à 1925, qui en 1920 a acheté le château et une partie des terres à son oncle, le général marquis. Le reste des terres est vendu à des lotisseurs peu scrupuleux et lorsqu’il constate les conditions de vie des nouveaux habitants, les « mal lotis », Wladimir d’Ormesson invite à Ormesson Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur, qui fait voter une loi règlementant l'aménagement des lotissements.

L'expansion d'Ormesson est alors en marche entre construction de pavillons et préservation des espaces verts : la population monte alors en flèche : 3 802 habitants en 1936, 8 367 en 1968 et actuellement 10 305 (chiffre de 2017). Maire de 1947 à 1998, le comte Olivier d'Ormesson va tout le long de son mandat développer la ville. Se dotant au fil des décennies de moyens de transport, d'établissements d'enseignements et d'équipements sportifs et culturels, Ormesson-sur-Marne a fini par devenir cette ville que vous connaissez et où il fait bon vivre.