Loÿs BLANCHET

Seigneur d'Amboile en 1394

C'est grâce à l'énumération de ses terres et fiefs que Loÿs Blanchet présente le 8 mars 1394 au roi Charles VI, dont il est le premier secrétaire, que nous avons les premiers éléments précis sur le village d'Amboile. Il succédait à son père Pierre Blanchet, qui avait été premier secrétaire du roi Charles V et qui était seigneur de La Queue, d'Amboile et d'autres fiefs.

Amboile compte alors 80 censitaires (paysans payant une redevance foncière au seigneur qui possède des titres sur la terre) qui se répartissent dans 35 maisons ou masures ; ce qui signifie que la plupart des maisons abritent plus d'un foyer.

Dans l'aveu, les parcelles sont nommées en fonction des chemins qui les longent : voye des Bordes, de la Bourdonne, de Brétigny, creuse, du gué, aux vaches, aux bûches, la croix d’Amboile, la Maillarde (château situé à Chennevières), la tournelle, la dixmeresse (la grange aux dîmes), le moulin des Bordes, l’écluse du moulin, le vieil étang, les noës (prairies marécageuses).

Les patronymes des villageois sont souvent liés au métier exercé : Charpentier, Cordelier, Le Charretier, le Métoïer (métayer) ou à une caractéristique : Bourgeois, Le Gros, Le Clerc (une personne savante). Concernant les femmes, sont citées Simonne la Truande, Tiphaine la Maudorge, la femme feu Garnot, Jehanneton fille feu Robin Paudoc…

Maître Thibaut Honoré, secrétaire du Roi qui a même été envoyé en mission comme ambassadeur en Espagne possède un manoir à Amboile avec un jardin et des vergers au sein desquels il y a un colombier et deux « fosses à poisson tenant au chemin où l'on va à lafontaine d'Amboelle d'une part et à la ruelle par où l'on va au moulin d'Amboelle…d'autre part ».

Autre enseignement de l'aveu de Loÿs Blanchet c'est la description de l'état d’Amboile dévasté par la guerre de Cent Ans : le moulin, le four et plusieurs maisons sont en ruines tandis que de nombreuses terres sont en friche.