Abbé PAPIN

( ? - 1784)

En 1763, l'église du village nécessitant de nombreux travaux, le marquis d'Ormesson en profite pour ordonner sa démolition, ce qui lui permet d'agrandir l'avenue du château. Une nouvelle église est édifiée près du château et c'est le 9 décembre 1764 qu'elle est consacrée. Bien évidemment le déplacement de l'église a entraîné celui du cimetière et même s'il n'en avait rien dit, cela avait heurté l'abbé Papin, curé d'Ormesson.

Après l'installation de la nouvelle église, la chaire n'ayant pas été installée, l'abbé Papin ne prêche pas pendant trois mois mais le dimanche 13 mars 1764 il prononce un sermon jugé scandaleux en protestant contre le manque de respect avec lequel les restes qui reposaient dans l'ancien cimetière ont été exhumés puis ensevelis dans le nouveau. Son sermon fait tellement de bruit que le Parlement de Paris demande au bailli de Brie-Comte-Robert d'enquêter sur les faits. L'abbé se retrouve emprisonné à Brie-Comte-Robert puis à la prison de l'archevêché de Paris. Pour un seul témoin à décharge, il y a treize témoins à charge contre l'abbé Papin avant de reconnaître qu'ils ont été influencés par Robert Dhaubÿ, l'intendant du marquis. D'ailleurs en parlant des liens de subordination entre les villageois et l'intendant, l'abbé Papin déclare : « Ils ne tiennent leur subsistance que du sieur Robert. C'est lui qui les emploie ou les rejette à son gré, à la tête de travaux immenses, maître du choix des ouvriers… » Il n'en demeure pas moins que l'abbé Papin, reconnu coupable d'avoir prononcé dans son sermon « des phrases indiscrètes et imprudentes » est condamné à passer un mois dans un séminaire. Ramené à la prison de Brie-Comte-Robert, il reçoit pour nouvelle condamnation de verser dix livres d'aumône aux pauvres d'Ormesson.

C'est donc au bout de trois mois que l'abbé Papin retrouve sa cure où il reste jusqu'à sa mort en 1784.